Ishigaki-yaki Pottery Studio

Mon père Kaneko Kihachiro dit Kyou, photographe de formation,
a découvert lors d’un séjour à Kyoto en qualité d'assistant photographe
(œuvre «pèlerinage de temples anciens ») la beauté de Tenmoku,
il décide alors de devenir potier et ouvre un tout petit atelier à Yoron
(île de Yoron préfecture de Kagoshima).
Il commence ses recherches en collectionnant toute une variété de minerais pour les incorporer dans les glaçures.
Ces recherches se révélèrent longues et pénibles.
Un jour l’enfant Haruhiko jouant avec deux fonds de bouteilles de verre transparent, demande et insiste auprès de son père pour que celui-ci les ajoute à la poterie prête à passer au four.

Kaneko (père) fonde en 1970 avec le soutient de Koïshihara yaki (préfecture de Fukuoka) l’atelier de Yoron Yaki, où il commercialise avec 6 ans de retard la découverte.
Cette technique est ensuite transmise à son fils, propriétaire d’ Ishigaki yaki.

A la grande surprise de tous, à la sortie du four le verre est d’une couleur bleu clair transparente. Ce jour de 1964 fut le moment exceptionnel de la première fusion de la céramique et du verre à colorant naturel.

La mer bleu marine et vert émeraude scintillant sous le soleil, le panorama spectaculaire de cette mer est pour moi une oasis source de vie.
La nature généreuse nous donne tout et je la remercie tous les jours.
A travers mes œuvres je souhaite faire connaître la beauté de la mer d’Okinawa en consacrant le reste de ma vie à m’en inspirer pour mes créations.

L’homme est un être pétri d’émotions. Certains essayent de les conserver en prenant des photos ou en gravant un CD. Certains artistes au contraire expriment leurs sentiments au travers de leurs œuvres. Dans chaque œuvre d’Ishigaki yaki, sont gravées les émotions que je ressens face à la beauté de la nature.

Notre atelier a été fondé en 1999 à Ishigaki, île riche en minerais indispensables à notre activité. Nous avons pour objectifs : présenter l’île d’Ishigaki, faire perdurer la technique du père (fusion verre/ céramique) découverte en 1964 et voir ces œuvres porteuses de messages traverser les âges.

La fusion du verre avec la poterie est extrêmement difficile. Elle était autrefois considérée comme une poterie mythique, voire quasi impossible à réaliser, car ces deux matières n’ont pas les mêmes coefficients de dilatation et de contractilité. A la cuisson le verre se dilate jusqu’à 1300° alors que l’argile au contraire se rétracte jusqu’à 100°. De ce fait il se forme une fissure entre les deux matières. Au début le taux de réussite était extrêmement faible, mais grâce au fruits de nombreuses expériences et de recherches, ce taux a augmenté peu à peu. Bien entendu, s’agissant d’une œuvre exceptionnelle le taux de réussite est très faible.
Aujourd’hui encore, pour obtenir l’effet recherché plusieurs centaines d’essais sont parfois nécessaires.

Pour apporter plus de souplesse au verre, on peut le mélanger avec du plomb mais cette solution ne convient pas pour un bol, car le plomb nuit à la santé, donc Kaneko se donne la peine d’utilise le verre pur.
Pour exprimer la transparence, les dégradés des couleurs, le scintillement, la force et la profondeur de la mer, il fallait tout revoir : le choix de l’argile, la forme de l’objet, la température de cuisson, le type de glaçure et sa dureté, le type de verre etc.… après un demi-siècle d’expériences et des milliers d’essais, nous avons amélioré la technique et continuons nos recherches pour relever de nouveaux défis.

Il y a 48 ans la fusion du verre et de la poterie était extrêmement rare et anecdotique. Ce concept semblait inconcevable et les recherches considérées comme une mauvaise manière de procéder sur une voie erronée. Au début cette nouvelle association inhabituelle dérangeait car la tendance est de rejeter l’innovation. Peu à peu l’idée a cependant fait son chemin et finit par être émotionnellement acceptée.
A notre grand plaisir, la galerie accueille aujourd’hui 100 000 visiteurs par an qui semblent apprécier nos produits.

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